Durabilité des périmètres maraîchers collectifs: le projet PP-AT-RD dégage les opportunités du développement du secteur horticole dans le Bassin Arachidier 



Du 30 mai au 1er juin, s’est déroulé à l’Université Alioune Diop de Bambey un atelier portant sur le thème « Durabilité des périmètres maraîchers collectifs dans le Bassin Arachidier : Quelles opportunités pour assurer le développement du secteur horticole face aux défis imposés par le climat et la mondialisation des échanges ». Organisé par l’Institut Sénégalais des Recherches Agricoles (ISRA), l’Université Alioune Diop de Bambey (UADB) et l’Institut de BioEconomie du Conseil National des Recherches (IBE/CNR), il entre dans le cadre du Projet PAPSEN PAIS Assistance Technique et Recherche Développement (PPAT&RD) financé par l’Agence Italienne de Coopération pour le Développement (AICS).

Trois (3) jours durant, les participants ont débattu sur le rôle de la recherche dans le développement de la filière horticole dans le Bassin Arachidier, ainsi que sur les innovations portant sur la production, la transformation et la commercialisation des produits horticoles. Pour Dr Mbaye Diop, chercheur à l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), par ailleurs coordonnateur national du projet PPAT-RD, l’atelier est d’autant plus important « que les régions de Diourbel, Kaolack et Fatick ont perdu cette vocation horticole à cause de l’urbanisation et des impacts négatifs des changements climatiques qui impactent sur les ressources en eau et sur la qualité des sols ».

Il s’est donc agi, pour les représentants de la recherche, des producteurs, des entrepreneurs, des institutions publiques, des partenaires au développent, ONG et des organisations de la société civile « d’examiner l’avenir de l’horticulture dans le bassin arachidier, afin d’améliorer et de contribuer significativement à la sécurité alimentaire dans un contexte de changement climatique qui nécessite un besoin plus grand de résilience ». 

A l’issue des travaux, des recommandations fortes ont été faites allant dans le sens :

  • d’engager l’État dans une vraie réforme du secteur de l’eau productive ;
  •  de systématiser le paiement de la redevance eau par les usagers ;
  • d’assurer l’harmonisation le financement des interventions sur la chaîne de valeur horticole par  l’état et les partenaires au développement ;
  • d’améliorer la collecte et le partage des données pour une meilleure capitalisation sur les résultats et sur les leçons apprises ;
  • de développer un système mixte (public et privé) qui puisse assurer l’offre de services innovants (information agrométéo, appui conseil pour la commercialisation, etc) ;
  • d’améliorer la capacité des OP en termes d’organisation, de gouvernance, de gestion et de ressources humaines ;
  • de spécialiser des producteurs à l’échelle du territoire sur les chaînes de valeurs agricoles qui structurent la filière (pépinières, biofertilisants, commercialisation, etc.) et encourager l’insertion de jeunes professionnels dans ces maillons.

Sur le plan foncier, il a été recommandé de développer une approche foncière inclusive qui implique toutes les parties prenantes dans la recherche de solutions justes et équitables pour tous et de promouvoir l’amélioration de la sécurité de l’occupation foncière pour les femmes et l’autonomisation juridique des communautés.

L’accès au crédit étant un obstacle majeur, la création d’un fond étatique de garantie a été appelé de tous les vœux afin de faciliter l’accès des producteurs au crédit et à  des formes d’assurance permettant de couvrir les risques de la part des banques.

Autant de choses qui contribueraient grandement à développer l’horticulture dans le bassin arachidier « où le PAPSEN a déjà installé trois (3) fermes pilotes fonctionnelles depuis 2017, sur un objectif de 70 fermes à mettre en place pour booster la production horticole dans la zone continentale, selon le préfet de Bambey, venu présider la cérémonie d’ouverture ». Tout un programme !!!